Aujourd’hui est la Journée internationale de la francophonie. Retour sur l’histoire de ce rêve qui a besoin d’un nouveau souffle
Au lendemain du drame de Toulouse, le sujet que je vais aborder paraîtra peut-être secondaire, mais je crois qu’il est au contraire important de rappeler ce qui nous rassemble et que nous avons en partage avec 155 millions d’habitants de la planète : le français. Aujourd’hui est célébrée la Journée internationale de la francophonie.
Peu d’entre vous le savent. Et je vous rassure : même sans la campagne présidentielle et la fusillade de Toulouse, vous ne l’auriez peut-être pas plus su. Tous les ans, peu de médias relaient l’évènement en France, alors que les autres pays de la Francophonie organisent de grandes manifestations pour célébrer cette journée : festival du film francophone en Moldavie, festival de musiques francophones à Dubai, un mois entier de manifestations culturelles en Chine, …
Un partage de valeurs
Car l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) rassemble 75 États et gouvernements à travers le monde. Parmi eux, d’anciennes colonies françaises bien sûr, qui ont le français comme langue officielle. Mais aussi d’autres pays, sans lien particulier avec la France ou le français, mais qui ont décidé de s’arrimer à ce continent, parce qu’ils partagent les mêmes valeurs ou veulent bénéficier de la coopération et de la diplomatie qui en découlent. C’est le cas de l’Albanie ou de la Roumanie en Europe, ou encore de la Guinée Bissau en Afrique. L’OIF œuvre en effet pour la promotion du français, mais aussi de la démocratie, de l’éducation, du développement durable, de l’égalité homme-femme …
La colonisation a créé de fait cette communauté linguistique. Au moment des indépendances, certains dirigeants de ces nations nouvelles estiment qu’ils ne peuvent pas se tourner le dos et doivent s’entraider. Pour eux, le français va de pair avec les valeurs d’humanisme, d’État de droit et de diversité culturelle. Sous l’impulsion de Senghor (Sénégal), Bourguiba (Tunisie), Diori (Niger) et Sihanouk Cambodge), 21 pays signent le traité instituant l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) en 1970, première organisation intergouvernementale francophone.
A mesure que le nombre d’Etats membres croit au-delà de l’ancien empire colonial, l’ACCT, devenue Agence intergouvernementale de la Francophonie puis OIF, voit ses prérogatives et son champ d’actions s’élargir. Elle prend une dimension plus politique. Elle est synonyme de défense de la paix autant que de diversité culturelle. Sa grande victoire est l’adoption par l’UNESCO en 2005 d’une Convention sur la protection de la diversité culturelle, grâce à une forte mobilisation de ses membres.
Des actions en direction de la jeunesse
Mais l’OIF souffre toujours autant d’un déficit de notoriété auprès du grand public. Je m’en rends compte lorsque j’explique autour de moi que j’y ai fait mon stage de Master 2. La Francophonie a beaucoup plus d’écho dans les autres pays. Peut-être parce qu’ils en voient davantage les actions sur le terrain.
C’est par la jeunesse que le problème peut se résoudre. D’où l’organisation de Jeux de la Francophonie, et la mise en place d’un volontariat francophone, à laquelle j’ai pris part pendant mon stage. Deux initiatives utiles et intéressantes dont on parle peu. Or, c’est par la rencontre avec les autres et la coopération qu’on renforcera le sentiment d’appartenance à une même famille.
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Participants aux Jeux de la Francophonie de 2009 à Beyrouth / Patrick Lazic – OIF |
A Lyon, une Maison de la Francophonie a été ouverte, non loin de l’Alliance française. Avec celle de Marseille, son but est d’informer et de sensibiliser le public sur les actions de la Francophonie. Alors n’hésitez pas en pousser la porte.
> Maison de la Francophonie
4, rue Bourdan – Lyon 3e