Philippe Bouron a créé SameJob, plateforme qui met en relation des salariés qui voudraient échanger leurs postes pour se rapprocher de leur domicile
De par mon métier, je fais de nombreux déplacements en Ile-de-France. Et j’ai pu constater à quel point beaucoup de personnes vivent loin de leur lieu de travail et font de longs trajets pour s’y rendre.
Les Franciliens font en effet en moyenne 2h20 de trajets par jour. Dans les grandes agglomérations françaises, le temps de trajet domicile-travail a largement augmenté ces dernières années, du fait notamment de l’étalement urbain. Sans compter les prix dans l’immobilier, obligeant à s’éloigner des centres-villes pour trouver moins cher à se loger. D’où l’idée de mettre en relation des salariés qui ont des postes similaires pour les échanger.
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Capture d’écran du site internet |
Le prêt de salariés est prévu par un dispositif inscrit dans le Code du travail, complété et précisé par la loi du 22 mars 2012. Ainsi, l’échange de salariés entre deux entreprises est légal à condition que l’opération soit à but non lucratif. Cela a été pensé pour faire face à une baisse d’activité chez une entreprise et un besoin ponctuel de main d’oeuvre pour une autre. Sur le plan juridique, les salariés conservent leur contrat d’origine, un avenant y est ajouté avec, notamment, des précisions sur les dates de mise en disponibilité du salarié. Le salarié conserve le bénéfice de l’ensemble des dispositions conventionnelles dont il aurait bénéficié s’il avait exécuté son travail dans l’entreprise prêteuse. Des sites, comme FlexiJob, existent pour mettre en relation les entreprises.
Mais elles y ont intérêt également. Elles préfèreront avoir un salarié qui passent moins de temps dans ses déplacements, qui est moins susceptibles d’être en retard et stressé.
C’est une sécurité pour toutes les parties. L’entreprise n’a pas le risque de se retrouver coincé avec un employé qui ne ferait pas l’affaire. Le salarié n’a pas peur de ne pas se plaire dans son nouveau poste et se retrouver à la rue.
Prochaine étape : Paris, avec une volonté de s’implanter dans les neuf plus grandes agglomérations françaises. L’inscription est gratuite mais la consultation des autres profils est payante. Pour l’heure, Philippe Bouron est seul, cumulant avec son emploi salarié.