Se reconvertir dans l’artisanat, pourquoi pas vous?

De plus en plus de Français songent à se reconvertir. L’artisanat attire une partie de ces insatisfaits en quête de sens. Exemple avec le site de vente en ligne A Little Market

50% des Français se sont déjà reconvertis ou y ont déjà songé. C’est ce que révèle un sondage Opinion Way pour A Little Market, plateforme en ligne pour artisans/créateurs.

De plus en plus de personnes ont en effet l’impression de passer à côté de leur vie et de ne plus s’épanouir dans leur travail. Cela touche notamment les cadres et professions supérieures, à plus forte raison dans des grandes entreprises, qui sont en perte de sens, noyés dans un process qui les dépasse. L’envie de se lancer peut également prendre forme suite à un changement ou une crise, comme un licenciement ou un congé maternité, qui sont des occasions de donner une autre direction à sa vie professionnelle.

La page de Noémie sur A Little Market

L’artisanat, pour un résultat concret et immédiat

Et parmi les secteurs possibles, l’artisanat est en bonne position. Laurie-Anne Moussier, directrice générale d’A Little Market, nous donne son analyse.

Il s’agit d’une activité manuelle, avec un résultat concret et immédiat puisque l’on fabrique quelque chose.  Et c’est souvent une passion que l’on poursuivait en loisirs, que l’on décide de faire de manière professionnelle. Cela ne nécessite pas toujours de fonds initiaux.

Enfin, le statut d’auto-entrepreneur a été un accélérateur de création d’entreprises artisanales.

L’un des freins évoqués par les personnes interrogées est la complexité de l’administration française. Le statut d’auto-entrepreneur a facilité tout cela. Ainsi, il  y a eu 16 000 créations en 2015, contre 8000 en 2005. Et la possibilité de cumuler ce statut avec une autre activité permet par exemple à ceux qui sont à temps partiels de trouver un complément.

60 000 créateurs et artisans

A Little Market n’échappe pas au phénomène. La plateforme a été lancée en 2008 pour offrir des débouchés supplémentaires aux artisans via internet. Aujourd’hui, 60 000 créateurs présentent leurs produits dans différents domaines, des bijoux à l’ameublement, en passant par la mode, l’art et la déco. Pour 41% d’entre eux, il s’agit de leur activité principale. Laurie-Anne Moussier explique son fonctionnement.

Il n’y a pas de risque pour les créateurs puisque nous ne demandons pas de paiement mensuel, pour la maintenance du site par exemple. Nous prenons uniquement une commission sur les ventes.

Et 95% des créateurs de la plateforme sont des femmes. Souvent concernées par le temps partiel, sans parler des congés maternité, elles sont aussi plus souvent que les hommes investies dans des activités de loisirs créatifs. C’est le cas de Noémie Ndongo, créatrice de bijoux à Neuville-sur-Saône sous la marque Les Bijoux de l’Oiseau Séraphine. Autrefois dans la vente, elle a tenu différents postes, de démonstratrice sur les foires à responsable de réserves dans le prêt-à-porter. C’est après ce dernier emploi qu’elle a décidé de tout quitter.

J’avais un bon poste dans une grande enseigne à Paris. J’aurais pu encore évoluer. Mais les conditions ne me convenaient plus car très physiques. J’avais fait des études d’arts plastiques, j’avais plein de rêves. Je m’étais mise à faire des bijoux et et j’avais de bons retours des clientes. Au bord du burn out, j’ai eu le déclic une nuit : c’est ça que je devais faire.

L’inconvénient : tout faire seul

Début 2015, elle s’y consacre pleinement. Elle n’en vit toujours pas complètement et dépend des indemnités chômage.

C’est très saisonnier. Mes meilleurs mois de l’année sont d’octobre à décembre. Je suis en train de passer mon permis pour pouvoir faire les marchés et les foires dans le Sud. Je me suis rendue compte que les ventes en direct marchent mieux.

Elle reconnaît que la difficulté est de devoir tout faire seule.

La partie création est vraiment mon rayon. Mais j’ai eu besoin d’aide pour monter mon site internet en plus d’A Little Market. Je me suis équipée d’un bon appareil photo pour soigner la communication. Il a fallu aussi réfléchir à l’envoi des produits, au packaging, au stockage des créations,… En fait, on est certes son propre patron, mais on travaille tout le temps. On ne compte pas nos heures. Et j’apprends toujours de mes erreurs.

Noémie réalise ses bijoux chez elle. / F.H.

Rejoindre un réseau de pairs

L’isolement est en effet ce qui guette les créateurs. A Little Market les accompagne ainsi via un guide disponible sur le site : conseils pratiques, subtilités administratives, obligations légales, … La plateforme a aussi mis en place plusieurs initiatives pour créer un réseau : des groupes Facebook régionaux pour s’entraider et organiser des évènements, et des formations par des créateurs qui ont des compétences reconnues sur des domaines annexes (photo, internet, réseaux sociaux, com). C’est la formation par les pairs.

Noémie confirme que c’est très efficace.
J’ai participé à la formation obligatoire de la CCI pour les créateurs d’entreprises. Elle m’a coûté de l’argent alors que tout ne me concernait pas. Ils devraient créer des groupes en fonction du statut de l’entreprise et du secteur d’activités. A l’inverse, je fais partie du réseau de créatrice Les Pies bavardes, qui m’ont apporté des conseils bien plus utiles. Par exemple sur l’importance de bien fixer son prix au début.

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