Bioforce, école des métiers de l’humanitaire

L’Institut Bioforce, basé à Vénissieux, forme depuis 1983 à six familles de métiers supports de l’humanitaire. Avec une pédagogie tournée vers la pratique, il propose une scolarité adaptée au profil et besoins de chaque étudiant.

Seule école spécialisée dans les métiers de l’humanitaire d’Auvergne Rhône-Alpes et basée à Vénissieux, l’institut Bioforce a été créé en 1983 dans le prolongement des associations humanitaires. Il y avait besoin de former aux métiers supports  – logisticien, RH, gestion, finances, coordinateur de projet, … –  en appui des médecins, agronomes, enseignants,… – intervenant sur les programmes d’actions. Bioforce fut donc le premier établissement à élaborer un référentiel métier, qui évolue selon les besoins des ONG.

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 Des formations de 3 mois à 3 ans

Les formations proposées, dans 6 familles de métiers, ouvertes à partir de 22 ans, permettent d’acquérir la totalité des compétences nécessaires à l’exercice d’une fonction, en complément d’une formation universitaire. Il est par ailleurs impératif de justifier d’une expérience d’au moins 6 mois dans le métier visé.

La force de Bioforce : des cursus personnalisés, entre 3 mois et 3 ans, en fonction du profil et de l’expérience du candidat. La scolarité prévoit une mission de 6 mois sur le terrain, avec de vraies responsabilités, et pas uniquement un stage.

Si l’humanitaire attire de nombreux jeunes, les aspirants doivent avoir à l’esprit qu'”humanitaire” n’est pas un métier mais un contexte d’exercice particulier. Il faut alors affiner le projet professionnel sur une fonction plus précise.

Depuis 2007, Bioforce a ouvert une formation post-bac pour les 18-22 ans,  « Responsable de l’environnement de travail et de la logistique humanitaire », en 3 ans, suite à une demande des plus jeunes pour pouvoir s’engager. Comme les carrières de ces professionnels ne sont pas longues dans l’humanitaire, Bioforce s’efforce de préparer les reconversions, en formant les élèves aux fonctions les plus proches, comme les services généraux ou ceux axés sur l’environnement de travail. Des métiers de service aux autres, où les compétences requises sont similaires. Les débouchés sont d’ailleurs plus nombreux en entreprise après la formation. Les possibilités dans l’humanitaire s’ouvrent après quelques années d’expérience.

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80% des diplômés sont en poste

Quelle que soit la formation choisie, la pédagogie, assurée par des professionnels, est basée sur les cas pratiques, les exercices grandeur nature, par le biais de vrais matériels. Le but est de donner du sens aux apprentissages. Les compétences sociales et relationnelles sont également évaluées. Les diplômés doivent par ailleurs être capables de transmettre leurs savoirs aux populations locales pour qu’elles puissent prendre le relais une fois la mission terminée.

Tous métiers confondus, 80% des diplômés de Bioforce sont en poste après un an, les 3/4 en Afrique. C’est le cas de Juliette. Avant de partir sur un théâtre de guerre, cette jeune femme travaillait dans la finance. En parallèle, elle était engagée auprès d’associations caritatives comme le Secours populaire et la Croix rouge et effectuait des maraudes à Lyon. « J’ai ressenti le besoin d’exercer un métier qui permettrait d’allier les deux », explique-t-elle.

Elle s’est donc formée à Bioforce. Avant même la fin de ses études, elle a été recrutée par une ONG médicale. La jeune femme est aujourd’hui administratrice de base dans le Nord de la Syrie, après une première mission en Jordanie. « J’ai deux types de tâches. Financières d’abord, avec la gestion du budget, la tenue de la comptabilité, les relations avec les bailleurs de fonds et la formation de nos partenaires locaux sur les questions de budget. Ensuite, les ressources humaines : les recrutements, les salaires, les congés, les formations … »

Sur le terrain régulièrement

L’équipe de Juliette assure des soins de santé primaires et de santé mentale à la population locale. « Je travaille avec des personnels de santé, médecins, infirmières, sages-femmes, pharmaciens, mais aussi des fonctions supports comme le logisticien, le chauffeur, le coordinateur ou l’équipe d’évaluation du projet. »

Bien qu’elle travaille essentiellement dans un bureau devant un ordinateur, la jeune femme tient à aller sur le terrain régulièrement. « Il est important de rencontrer les salariés et les bénéficiaires pour se rendre compte de leurs difficultés et de leurs besoins. »

Juliette est en poste dans une base du Nord Syrie

Apprendre à s’organiser et s’adapter

La principale difficulté de la fonction d’administrateur de base : s’organiser devant l’ampleur de la tâche. « La charge de travail est importante. Il faut donc prioriser pour ne pas se laisser déborder. La tentation est grande de travailler tard et les week-ends, car suivant l’endroit où l’on se trouve, il n’y a pas toujours de quoi s’occuper. Mais je conseille de s’octroyer des temps de pause et de loisirs  ». Il faut aussi savoir s’adapter à la situation sur le terrain et revoir son organisation, notamment pour des raisons sécuritaires.

Engagée en CDD sur une mission d’un peu plus d’un an, Juliette rentrera en France avant d’en démarrer une autre. « Il est nécessaire de rentrer pour se ressourcer, voir ses proches, se reposer et ne pas perdre le lien avec son pays. C’est nous qui décidons de repartir ou non. Il ne faut pas donc pas se précipiter mais être au clair avec soi-même pour repartir dans de bonnes conditions. Et ne pas hésiter à solliciter le soutien psychologique offert par l’ONG. »

Juliette salue la qualité de sa formation à Bioforce. « On est bien préparés au terrain, aux tâches et aux responsabilités qui seront les nôtres en mission. On avait régulièrement des mises en situation qui nous permettait de tester notre savoir-être. Aujourd’hui, j’utilise des outils fournis par l’école. »

>  Journée Portes ouvertes le 16 mars 2019
Chaine You Tube avec des témoignages de professionnels formés à Bioforce.

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