Une veillée était organisée vendredi soir place Bellecour après la catastrophe qui a frappé la capitale du Liban

Une centaine de personnes s’est réunie place Bellecour vendredi 7 août à 20h pour une veillée à la suite des explosions qui ont frappé Beyrouth mardi. Des jeunes essentiellement, touchés de près ou de loin, venus allumer une bougie et se recueillir à la mémoire des disparus, à l’appel de l’association Meghterbin Mejtemiin, soit Diaspora unie. Elle regroupe des Libanais installés dans 50 villes sur les 5 continents. La communauté de Lyon est estimée quant à elle à environ 4000 personnes.

Ce soir-là, les visages sont graves et tristes. Mais l’on sent le bienfait à se retrouver en cette période difficile. Comme Nour, qui tient le compte Instagram Libanais à Lyon, qui a perdu des amis. “Nous étions près de 500 en octobre lors de la manifestation en soutien à la révolution au Liban. Je suis étonné de voir autant de monde ce soir. “

Eveiller les consciences des hommes politiques
Pour Théophile Kassab, il s’agissait d’apporter son soutien à la population de Beyrouth, même de loin. “Je crois que quelle que soit notre religion, on se sent concernés. Ce qui s’est passé est la goutte d’eau pour nous car la situation est catastrophique depuis des mois sur le plan politique, économique et social au Liban. Donc on espère que cela va éveiller les consciences de nos hommes politiques. La visite du président Macron était importante et c’est un signe positif. Il n’est pas question pour moi de polémiquer. L’urgence est à la reconstruction, avec l’aide internationale et au changement dans la classe politique comme on le demande depuis des mois. Mais on garde espoir. “

Dans son adresse à l’assistance en français et en arabe, Raymond Hajj, l’un des organisateurs de la veillée, ingénieur de recherche à l’Insa, a remercié les secouristes sur place ainsi que les Français et la communauté internationale pour leur soutien. Puis il s’est fait offensif, applaudi en cela par les personnes présentes. “J’ai vécu 28 ans au Liban. Mes parents s’inquiétaient quand je sortais qu’une attaque survienne. Ils étaient donc contents que je vienne en France. Mais maintenant c’est moi qui ai peur pour eux”. Il en appelle à la responsabilité des dirigeants politiques. “Cette fois, nous allons leur demander des comptes sur ce qui s’est passé. Pour l’instant, ils disent qu’ils ne savent pas. Comment s’est possible? “

Plus de 5 millions d’euros récoltés
La catastrophe a fait 153 morts, d’après le dernier bilan, des milliers de blessés et 300 000 sans abri. La diaspora a déjà récolté 5.3 millions de livres Sterling, soit 5.9 millions d’euros, grâce à une campagne de crowdfunding pour venir en aide à la population. “Nous nous battons au-delà des partis politiques pour mettre fin à la corruption à tous les niveaux de l’État et au système confessionnel de partage du pouvoir “, conclut Raymond Hajj.