L’entreprise Payaud distinguée pour ses restaurations de patrimoine

Cette entreprise artisanale familiale est spécialisée dans les restaurations de charpente, zinguerie et ornementation traditionnelles. Elle vient d’être distinguée par la Capeb.

Il s’agit de la reconnaissance d’un savoir-faire et de la pérennité d’une entreprise familiale. L’entreprise Payaud, spécialiste en charpente, zinguerie et ornementation traditionnelles et basée à Chaponnay, a été récompensée d’un trophée des artisans du patrimoine et de l’environnement par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) Auvergne Rhône-Alpes et ses partenaires. Et ce dans la catégorie transmission et apprentissage. « C’est un joli symbole, car c’est mon père Marcel qui a candidaté et présenté deux chantiers sur lesquels mon fils et mon neveu étaient en formation  », explique l’actuel gérant, Stéphane Payaud, qui représente la 4e génération de la famille.

Le premier concerne une maison de maître du XIXe siècle, la Villa du Bastion à Bourg-en-Bresse, ayant appartenu à l’architecte Tony Ferret, pour un montant de 103 700 €. Il s’est étalé en deux phases de mai 2019 à mai 2020. « La maison était délabrée et devait être rachetée par la Mairie. Nous avons dû sensibiliser le nouveau propriétaire à la nécessité de tout refaire en profondeur, à l’identique, et pas juste du cosmétique. » Charpente en bois, toiture en ardoise, zinguerie, étanchéité, ornementation et dôme ont été repris en lien avec les architectes du patrimoine.

Stéphane Payaud sur le chantier de restauration de la Villa Bastion à Bourg-en-Bresse. Photo Payaud

L’ornementation, un savoir-faire qui se perd

Le deuxième chantier, d’avril à mai 2020, concerne une tour octogonale du XVe siècle, élément du château de Venon (Isère), pour 42 570 €. Ici, il s’agissait de restituer la charpente d’origine et la couverture en tuile plate, coiffée du blason familial.

Depuis 22 ans à la tête de l’entreprise, Stéphane s’est formé auprès des Compagnons à Saint-Étienne avant d’entamer son Tour de France, et a participé à des chantiers de restauration de monuments historiques aussi bien en France qu’en Allemagne ou en Israël. « Mon père m’a formé à l’ornementation, qu’il a apprise de son père qui était ferblantier. Il travaillait le fer blanc, développé et en jonction par agrafe. Mais c’est un savoir-faire qui se perd car il n’y a plus de formation. C’est pourquoi nous accueillons des apprentis en continu. 30 sont passés dans l’entreprise depuis que je la dirige. »

Stéphane Payaud aux côtés de ses deux fils et de son père Marcel, sur le chantier de restauration de la charpente d’une tour octogonale du château de Venon (Isère). Photo Payaud

Le respect des techniques traditionnelles

Après avoir créé son entreprise d’ornementation, complémentaire de celle de son père, Stéphane a rassemblé les deux entités et pris la direction de l’ensemble. Avec son équipe de 6 personnes en moyenne, il met un point d’honneur à redonner vie aux matériaux d’origine et reproduire les détails d’ornementation à l’identique, produits sur mesure dans son atelier attenant à sa maison de Chaponnay. « Ce n’est pas toujours facile. Mais c’est ce challenge qui m’intéresse. » C’est surement la qualité de son travail qui lui vaut d’avoir des demandes dans toute la France. Essentiellement en restauration, mais aussi parfois dans le neuf. « A Nice, on nous a demandé de réaliser deux dômes sur un bâtiment neuf, pour rappeler l’histoire du quartier. C’était un beau projet. »

La crise sanitaire a évidemment impacté le bon déroulement des travaux. «  Les chantiers ont accusé des retards. Nous devons attendre que les autres corps de métier soient intervenus. Et les clients particuliers reportent les restaurations. Mais nous avons de la visibilité pour quelques mois  ». La prochaine grosse opération de l’entreprise devait ainsi démarrer en mars. Il s’agit de la construction d’un chalet typique en bois à Megève, en respectant les techniques traditionnelles. « Nous allons nous occuper de la charpente en bois de mélèze, avec du bois de récupération pour le bardage, des encadrements de fenêtre en poteau-poutre et une surtoiture pour l’isolation. » Après 3 mois passés à la taille en atelier, l’assemblage sur site, prévu sous peu, devrait prendre deux mois.  

Autre projet pour une charpente à Saint-Quentin-Fallavier : transformer des conteneurs maritimes en atelier mobile, de façon à fabriquer les pièces nécessaires sur site.

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