Mené par Michel Réguillon, ancien cadre de l’entreprise, le projet de reprise de Petavit, PME spécialiste des travaux du cycle de l’eau, implique 5 autres directeurs actionnaires.
C’est un retour aux sources pour Michel Réguillon, lui qui a démarré il y a 35 ans comme coopérant sur des chantiers d’aduction d’eau aux Comores. Passé ensuite chez Spie Batignolles pendant 5 ans, il fut directeur d’agence en Isère chez Petavit pendant 5 ans également, avant de développer les métiers de l’eau chez Serfim pendant 11 ans. Puis c’est en 2011 qu’il décide de se mettre à son compte, créant un groupe familial composé aujourd’hui de cinq sociétés dans l’Isère. “Aujourd’hui, dix personnes issues des salariés sont actionnaires, sur les 150 que compte le groupe. Je trouve que l’actionnariat participatif est un bon moyen de s’entourer de personnes de qualité et de les impliquer dans la bonne marche de l’entreprise.”

Un projet de reprise à 500 000 euros
En mars dernier, Michel Réguillon est contacté par Bruno Moine, président de Petavit qu’il continue à suivre de loin et avec qui il est en très bons termes. Créée en 1868 et basée à Rillieux-la-Pape, Petavit emploie 110 salariés et réalise 18 millions de chiffre d’affaires. Elle œuvre dans l’installation enterrée de canalisations avec chauffage urbain et production d’énergie verte par conduites forcées pour l’hydroélectricité, dans les travaux électromécaniques de pompage et les ouvrages bétons contigus aux installations hydrauliques. “Bruno Moine m’apprend alors qu’il songe à prendre sa retraite et qu’il cherche un repreneur, relate Michel Réguillon. Évidemment, je suis intéressé. Mais je ne voulais pas le faire à travers mon groupe. Il me paraissait important de maintenir les deux entités séparées pour ne pas les déstabiliser. En revanche, j’ai voulu là aussi passer par l’actionnariat participatif en proposant à cinq cadres de m’accompagner.”
Ces cadres, ce seront Matthieu Bouziat, directeur de l’agence Alpes Dauphiné; Jérôme Bouchard, directeur de l’agence Lyon Métropole; Franck Brun, directeur de l’agence Bourgogne; Fabien Ripert, directeur administratif et financier et Thomas Ducray, directeur commercial et développement. Les six hommes mis sur la table un capital d’environ 500 000 euros, dont 25% pour les trois directeurs d’agence. La Caisse d’épargne, la Banque cantonale de Genève, CIC et la BPI ont accompagné financièrement les repreneurs pour boucler le montage financier. Cela les a occupés tout le printemps et tout l’été, en collaboration avec Bruno Moine.

Une volonté de reydnamiser Petavit en impliquant les salariés
En octobre, ils ont pu présenter leur projet à l’ensemble des salariés : redynamiser Petavit, qui s’est endormie, selon Michel Réguillon, depuis son passage sous le giron de Spie Batignolles entre 1999 et 2013. “Nous allons impulser de nouveaux projets en interne, et notamment une politique RSE ambitieuse, en intégrant les salariés dans la prise de décision au sein de groupes de discussion, annonce Michel Réguillon. Cela se traduira par exemple par le renouvellement de notre flotte de véhicules d’encadrement, qui passeront à l’électrique et l’hybride, et de chantier, qui passeront à l’hydrogène, pour satisfaire aux exigences des zones à faibles émissions de CO2 des métropoles. C’est nécessaire si nous voulons obtenir des marchés en centre-ville. Notre objectif est de faire de Petavit une PME indépendante souple et performante.”
D’ores et déjà, les 6 agences originelles de l’entreprise ont été regroupées en trois et intègrent les fonctions supports tels que les RH et le matériel afin de décentraliser le management. “C’est ainsi que je peux diriger les deux groupe en parallèle, confie Michel Réguillon. En déléguant un maximum de choses aux directeurs d’agence, qui sont responsables de leurs équipes et ne dépendent pas d’une direction centrale.”