Opla, les jeux lyonnais fabriqués en France

Cette petite maison d’édition créée il y a 10 ans a développé 17 jeux de société. Particularité : ils sont fabriqués par des entreprises françaises dans une démarche éco-responsable.

Voilà une année qui permet de boucler en beauté les 10 ans d’existence d’Opla. Créé en 2011, après un premier titre, Pom Pom, la maison d’édition est à la tête d’un catalogue de 17 jeux, sans compter les commandes pour les entreprises, associations ou institutions.

Derrière Opla, il y a Florent Toscano. Docteur en biologie, il était chercheur au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard. « En Corrèze, dont je suis originaire, j’avais créé l’association Chamboultou, qui tient un bar à jeux et est à l’origine d’un festival et d’autres évènements autour du jeu. Donc j’ai toujours un peu baigné dans cet univers. »

Florent Toscano, fondateur des Jeux Opla / F. H

Une douzaine de fabricants français

Il a alors l’idée de Pom Pom, un jeu autour de la production raisonnée et sans surplus de fruits et légumes. « Je l’ai mis au point avec l’Amap Croc Ethic. Nous avons reçu les conseils de producteurs des monts du Lyonnais. » Il fonde alors la maison d’édition Opla, pour pouvoir fabriquer le jeu selon ses termes : une éco-fabrication 100% en France. Une douzaine de fabricants, qui se fournissent ou sous-traitent localement et adoptent une démarche éco-responsable, sont impliqués, des différentes pièces aux cartes, en passant par le livret, qui donne des informations complémentaires et une bibliographie. L’ensemble des éléments est réceptionné par l’entreprise RCI à Romans-sur-Isère, qui réalise les boîtes et l’assemblage. « D’ordinaire, les jeux sont fabriqués par une entreprise en Chine. Nous, on ne voulait pas que les titres voyagent et impactent l’environnement. »

La fabrication d’un jeu Opla : L’Empereur

Florent quitte Léon Bérard en 2013. Aujourd’hui, il y a 17 jeux au catalogue d’Opla, dans divers univers et pour tous les âges. Certains originaux, d’autres adaptés de BD, comme La Marche du crabe, ou de film, comme L‘Empereur. « Le jeu La Marche du crabe est une aventure parallèle qui se situe entre les tomes 6 et 7 de la BD. Il permet d’incarner les personnages de la série. Donc les fans adorent. » Outre Florent, une dizaine d’auteurs et illustrateurs travaillent sur les jeux.

Des commandes pour des jeux sur mesure

Mais la démarche particulière de l’entreprise lui permet de répondre à des commandes d’entreprises ou organisations qui souhaitent former, sensibiliser ou communiquer via le jeu. « Nous avons réalisé un jeu pour un laboratoire de linguistique du CNRS et de l’université Lyon 2, Kosmopolit. Il nous a fallu 4 ans pour le développer car il a nécessité la création d’une banque de données. Nous l’avons associé à une appli où sont enregistrés 60 locuteurs natifs. C’était vraiment une nouveauté à l’époque. A l’origine, il ne devait être disponible que pour le laboratoire, mais il est également vendu au grand public. « 

Pom Pom, le premier jeu Opla réédité récemment, La Marche du crabe et Kosmopolit,
deux gros succès de cette année. / Photo F. H

Aujourd’hui, Florent est épaulé par Johanna, co-gérante, et Fabienne. L’entreprise gère elle-même la logistique depuis juillet. Les titres sont disponibles partout en France dans les boutiques de jeux, les librairies indépendantes et les magasins bio, mais aussi sur le site internet.

Les éléments de La Marche du crabe, tous fabriqués en France/ Photo F. H

Une prochaine collection de jeux sur Lyon

Les jeux sont également distribués à l’étranger. Dans ce cas, une licence est concédée à un éditeur local pour qu’il le fabrique sur place. Là encore, pour réduire l’impact environnemental.

Prochain gros projet pour Opla : une collection de jeux calqués sur la revue BD Rues de Lyon, de l’Epicerie séquentielle, association d’auteurs de BD lyonnais . « L’idée est de proposer deux jeux par an, autour d’éléments forts de la vie lyonnaise. Nous travaillons avec des auteurs et des illustrateurs lyonnais. On espère pouvoir les lancer en 2021. » Les revenus seront partagés entre les auteurs, la maison d’édition et le revendeur.

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