Ce projet est porté par deux jeunes femmes. Le lieu proposera des ressources et des évènements autour des questions féministes et LGBTQ.
En plein du cœur du 7e arrondissement, non loin des facultés, une vitrine annonce en lettres roses tracées à la main “Ici prochainement, Café Rosa”. Ce projet de café culturel féministe et inclusif est porté par Justine et Mélodie. Elles se sont rencontrées pendant leurs thèses de sociologie. L’une, 26 ans, sur l’arrivée d’un enfant dans les familles recomposées; l’autre, 28 ans, sur l’engagement des femmes dans les mouvements catholiques. Pendant le confinement, elles ont eu envie de mener d’autres projets. “On voulait du changement. Alors j’ai appelé Mélodie pour lui proposer qu’on s’associe sur un projet. On y travaille depuis la fin du confinement.”
Leur idée de départ : un café-librairie. “Mais on s’est rendu compte que c’était un vrai tournant dans nos parcours professionnels et qu’il valait mieux commencer plus modestement, relate Mélodie. On est donc passé à un café avec une bibliothèque de ressources, notamment féministes, que chacun pourra consulter.”

Féminisme et LGBTQI
La visée féministe était évidente pour les deux jeunes femmes depuis le début. Dans son travail de recherche, Justine a brassé les notions de rôles parentaux genrés, de partage des tâches domestiques, de charge mentale. Mélodie relève quant à elle que s’intéresser aux féminismes suppose de soulever un nombre quasi infini de thématiques. “Notre café sera ouvert à tous et inclusif. La programmation culturelle portera sur les questions du féminisme mais aussi LGBTQI. ”
Le contexte de crise sanitaire fait peser beaucoup d’incertitudes, notamment quant à la jauge maximum de participants à des évènements, mais le lieu devrait à terme organiser expositions, conférences, tables-rondes et autres rencontres. “On veut proposer une programmation éclectique afin que chacun.e puisse y trouver son bonheur.”
Les deux jeunes femmes ambitionnent par ailleurs de centraliser les ressources et les informations sur les associations compétentes dans ces domaines ou encore de proposer des protections hygiéniques. “On veut aussi être un lieu de rencontre pour les porteur.se.s de projet ou les associations qui voudront mener des actions.”
Une communauté sur les réseaux sociaux
Aujourd’hui, les travaux battent leur plein dans le local de la rue Béchevelin que Mélodie et Justine ont loué. Elles disposent de 63 m2 au sol ainsi que de 30 m2 répartis sur deux mezzanines. Leur entourage, dont le père de Mélodie, a mis la main à la pâte pour les aider. Monté en association, le projet a bénéficié d’un crowfunding. Elles ont ainsi récolté 3 310 €. Mais également 2500 € en adhésions – dons. Elles finalisent par ailleurs une demande de prêt bancaire.
“Nos réseaux sociaux nous ont permis de construire une petite communauté. Nous avons reçu beaucoup de soutien. Les gens nous ont donné leur avis et des conseils. On sent de l’enthousiasme et un besoin du côté des porteurs de projet pour un lieu comme le nôtre. Bien sûr, les financeurs étaient frileux à l’idée d’un café en période de pandémie, mais dans le même temps il y a chez les gens une envie d’avancer et de se mobiliser sur des projets porteurs de sens. Donc on se concentre là-dessus.”
Les filles espèrent avoir terminé et pouvoir ouvrir fin février. Si elles se partagent le travail à deux pour le moment, elles aimeraient pouvoir embaucher.
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