Ma Ville verte fait germer les fermes urbaines

L’entreprise lyonnaise a créé un jardin sur une friche du 7e arrondissement, qui préfigure son projet de ferme urbaine en toiture pour un programme immobilier

Rue Crépet, dans le 7e arrondissement, au milieu des immeubles et de chantiers d’autres immeubles, s’est installée une ferme urbaine sur 500 m2. C’est Ma Ville verte, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’agriculture urbaine, qui la gère. Créée en 2015 par Élodie Jeantet, elle installe et anime des potagers collectifs pour les écoles, les entreprises ou les résidences, et des fermes urbaines, dont les produits sont vendus en circuit court. Les clients sont alors des collectivités, des bailleurs sociaux ou des promoteurs immobiliers que l’entreprise accompagne sur le volet technique. C’est l’occasion de sensibiliser le public sur les questions de transition écologique et d’alimentation durable.

Le jardin de Ma Ville verte s’étend sur 500 m2 dans le 7e arrondissement / Photo F. H.

Si quelques projets son menés dans le Sud ou à Paris, l’essentiel est à Lyon. “Au début, nous étions le premier acteur, relate Anaïs. Le public était intéressé mais l’agriculture urbaine n’était pas entrée dans les mœurs. Depuis, les enjeux de réchauffement climatique, de végétalisation des villes ou de consommation locale ont émergé, rendant plus prégnantes nos actions. Et de nombreuses initiatives ont vu le jour. Aujourd’hui, nous essayons de participer à sensibiliser le public pour repenser nos modes de consommation et d’alimentation et montrer que d’autres circuits d’achat son possibles.”

Un potager où sont testées 3 techniques de culture

La ferme de la rue Crépet est un projet temporaire de deux ans sur une friche de la Halle des Girondins, où se sont installées 29 structures de l’économie sociale et solidaire. Ma Ville verte y cultive salades et autres légumes pour y tester des techniques en vue d’un projet de ferme urbaine en toiture pour un programme d’Alliade Habitat, qui devrait sortir de terre d’ici 2024. “On y teste 3 techniques hors sol basée sur la récupération de matériaux et de déchets, explique Yoann Mermoud, ingénieur paysagiste et chargé de projet. La culture en lasagne consiste à alterner des couches de matières vertes (déchets de tonte, de feuilles) et de matières brunes (bois broyés, résidus de champignonnières). Le champost se compose de terreau et de résidu de champignonnières. Enfin, les bottes de pailles sont préparées avec du purin d’ortie et exploitées sur le haut mais aussi la verticale.”

Yoann veille en effet à ne laisser aucun espace non utilisé. “Au milieu des salades par exemple, on ajoute d’autres cultures, comme les poireaux ou ail/oignon/échalote. Cela permet d’éviter les mauvaises herbes et favorise la biodiversité.” Ainsi, outre les classiques variétés de salades et d’épinards, Ma Ville verte propose également du mizuna et de l’osaka, salades indienne et japonaise à la saveur de moutarde. Tout cela est vendu sur place lors d’un marché le mardi à partir de 16h30.

Un projet d’escape game après extension du jardin

L’entreprise mène en ce moment une campagne de crowdfunding pour réaliser une extension du jardin de 300 m2. “Nous voudrions essayer de nouvelles techniques de gestion de l’eau et créer un escape game pour adulte et enfants, détaille Anaïs. Les épreuves seront en lien avec l’agriculture urbaine et la transition écologique. Ce sera donc un nouvel outil d’éducation, ludique et parfait pour l’arrivée des beaux jours.” L’équipe prévoit en effet des plantations en mai pour une ouverture de l’escape game en juin.

Outre Anaïs et Yoann, l’équipe est composée de Mathieu Arar, ingénieur agronome et directeur technique; et Caroline Benito, paysagiste diplômée par le gouvernement, directrice de conception des jardins.

En savoir plus : Ma Ville verte

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