Créer du lien entre les Lyonnais et les migrants. C’est le but d’EcoSila. Et ce, sur la base des problématiques environnementales. Le nom de l’association est d’ailleurs un mélange de français et de soudanais, qui signifie environnement et lier.
C’est en 2018 que la fondatrice Johanne a l’idée de l’association. Partie aux États-Unis avec un groupe d’étudiants internationaux, elle constate le manque de relations ente locaux et migrants. De retour en France, elle crée EcoSila avec un étudiant soudanais et une autre étudiante française.

Des temps d’échanges et de formation
Composée d’une vingtaine de membres actifs, EcoSila mène deux types d’actions. D’abord, une soirée de rencontre tous les mois avec un intervenant autour des questions écologiques et des migrations. Ensuite, des formations de trois jours, qui se déroulent 2 fois par an. C’est l’occasion d’ateliers de cuisine ou de jardinage, mais aussi de débats sur l’écologie. Tout cela en lien avec d’autres associations positionnées sur le même public. “Les participants sont les primo-arrivants (réfugiés, demandeurs d’asile) mais aussi les étudiants étrangers”, explique Marion, en service civique.

L’écologie interculturelle, pour avoir le point de vue d’autres pays
Avec Kibeya, en service civique également, Marion s’occupe des formations, des soirées, des réseaux sociaux. Ils font également des recherches sur l’écologie interculturelle qui serviront à tous les membres. “C’est intéressant d’avoir le point de vue d’autres pays, de découvrir d’autres pratiques dont on pourrait s’inspirer. Les migrants nous disent par exemple que des gestes qu’on appelle écologiques en Occident sont bien ancrés et perçus comme normaux dans d’autres pays. Par ailleurs, on comprend également que nos pratiques ont un impact sur les populations d’autres pays. Enfin, tous ces échanges nous permettent de mieux connaître les situations socio-politiques de ces pays.”

Kibeya a intégré l’association il y 5 mois. “Je viens de la République démocratique du Congo. Je suis à Lyon depuis 2 ans, après être allé à Mayotte. Avec EcoSila, j’apprends beaucoup car je n’étais pas sensibilisé aux questions écologiques avant. C’est très enrichissant.” Car il s’agit de faire avec et non pour : locaux et primo-arrivants ont tous quelque chose à apporter. Il ne s’agit pas d’une parole transmise du haut vers le bas mais bien d’un échange d’égal à égal.
L’association est basée dans des locaux de la Maison des étudiants (Lyon 7e).